Essai trottinette Egret OneEn passionnés de mobilité urbaine, nous avons testé pour vous l'Egret One. Durant 1 mois et demi, la trottinette électrique nous a accompagnés à travers la ville de Nantes, à la plus grande surprise des passants. Nous vous livrons nos impressions sur cette nouveauté 2012, annoncée comme une révolution...

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Chez Scooter System, nous nous intéressons au scooter sous toutes ses formes, mais pas seulement. Notre amour de la mobilité urbaine présente et future nous amène à parler régulièrement des transporteurs personnels électriques. Après avoir testé pour vous les Go-Ped ESR, I-Ped2 et Myway Quick, nous avons pris le guidon de LA nouveauté 2012 du segment...

Développée par un industriel allemand, l'Egret One est en effet annoncée comme une révolution dans le milieu de la trottinette électrique. Car à l'inverse d'une majorité de produits concurrents, elle est pensée, fabriquée et commercialisée comme un produit urbain grand-public... et avec des standards de qualité jamais vus jusqu'à présent. Mais mérite t-elle vraiment sa réputation ?

L'Egret One est une trottinette électrique conçue spécialement pour la ville

Durant 1 mois et demi, nous avons utilisé quotidiennement une trottinette Egret en agglomération nantaise, sur un trajet moyen de 13 kilomètres aller/retour. Nous vous livrons dans cet essai nos impressions et commentaires sur son fonctionnement, son comportement et sa praticité dans le cadre d'une utilisation classique : déplacements en centre-ville, lèche-vitrine et un peu de « jeu ».

Un modèle de design...

La première chose qui surprend lorsqu'on découvre l'Egret One, c'est son packaging. Si les modèles testés auparavant se contentaient d'un vulgaire carton brut de décoffrage, les allemands de chez Egret ont particulièrement soigné l'emballage, qui n'est pas sans rappeler celui des produits d'Apple. Le manuel et les accessoires sont du même acabit... un véritable sans-faute !

Un carton externe, un emballage imprimé et, dedans, un objet lui aussi design...

Une fois déballée, l'Egret One se montre encore plus séduisante. Sa finition noire métallisée et ses logos argentés gravés au laser associent élégance et discrétion. Chaque accessoire a sa place au millimètre près, à l'image de la petite béquille latérale ou des bandes anti-dérapantes fléchées. Bref, l'ensemble respire la qualité, et la finition le laisse la place à aucune imperfection.

Sur son plateau, l'Egret One affiche fièrement un logo gravé au laser

L'autre atout de l'Egret intimement lié à son design est sa grande compacité. Si son poids reste dans la moyenne des produits concurrents avec un petit 15.5 kg sur la balance, la trottinette électrique affiche des dimensions réduites, notamment lorsqu'elle est pliée. Un atout inhérent au châssis en acier allégé et à l'intégration d'un guidon et de poignées rétractables. Pratique !

La trottinette, une fois pliée, est un modèle de compacité et de discrétion

... avec ses forces et faiblesses

Pour offrir un véhicule le plus compact et simple d'utilisation possible, Egret a choisi d'équiper sa trottinette One de roues en gomme dure, sans pneumatiques. Si cela la rend increvable, c'est un inconvénient certain face aux modèles équipés de pneus en gomme : malgré la présence d'un amortisseur avant, mieux vaut éviter d'emprunter des voies mal revêtues ou carrément pavées.

Pour coller à la route, l'Egret est équipée de pneus en gomme dure increvables

Non pas que ce ne soit pas possible, mais c'est juste désagréable. On ressent en effet la moindre aspérité dans les jambes tout en étant abasourdi par des couinements et « clacs » à répétition... Nous avons toutefois testé la trottinette dans ces conditions durant plusieurs minutes, et ni chute ni casse n'ont été à signaler... les plus aventureux pourront donc s'amuser en mode tout-terrain...

Mise à jour du 16 juin 2012 : suite aux retours des premiers acheteurs, Egret a équipé sa trottinette de joints en silicone, bien plus performants. Le confort est largement amélioré sur les sols abîmés !

Sur les revêtements plus classiques, la trottinette offre en revanche une excellente tenue de route, bien qu'il soit recommandé de ralentir dans les virages serrés et sur sol mouillé. Dans ces conditions, le comportement perd en effet en précision. Là encore, nous avons poussé l'Egret dans ses derniers retranchements sans jamais chuter… il n'y a donc rien à craindre en usage classique.

Une électronique de pointe

L'un des principaux atouts de la trottinette Egret One réside dans le choix de composants électroniques de pointe. Les batteries sont ainsi des modèles au Lithium-Ion, qui garantissent autonomie et flexibilité dans le cadre d'une utilisation quotidienne. Elles permettent de rouler plus de 20 kilomètres à la vitesse de 20 km/h, pour une durée de charge de 2 heures maximum.

À l'intérieur du véhicule, on accède à la batterie et aux câblages, fusibles...

Le moteur, de type Brushless, est intégré au moyeu de la roue arrière. Ce système, souvent appelé « moteur-roue », offre de nombreux avantages face aux modèles de type Brush : silence en fonctionnement, meilleur rendement et entretien zéro. C'est également un gage de résistance, les risques de casse étant quasiment inexistants. Enfin, cela permet de réduire encore un peu le poids.

Ce moteur développe une puissance de 250 Watts, plus faible que les produits concurrents. Pourtant, l'Egret One offre des performances supérieures à tout ce qu'il nous a été donné de tester auparavant. En mode débridé, elle atteint sans peine la vitesse de 35 km/h, avec des accélérations et reprises vigoureuses. Le couple diminue toutefois assez rapidement en côte et par vent de face.

Invisible, le moteur Brushless de 250W est logé dans le moyeu de la roue arrière

Nous utilisons le terme « débridage » car l'Egret One peut être calibrée sur 3 vitesses : 6 km/h, 20 km/h (par défaut) et 35 km/h. Une option permet également de choisir le mode de démarrage : par poussette au pied ou bien à la gâchette. Ces réglages s'effectuent très simplement, en ouvrant le plateau et en modifiant les branchements des 3 câbles à portée de main (blanc, orange et gris).

Des accessoires high-tech

Si les modèles Go-Ped, Myway ou Go-Board jouent la carte du minimalisme côté accessoires de confort, Egret s'est inspiré de ce qui existe dans le monde du deux-roues pour équiper sa trottinette électrique One. Cette dernière profite notamment d'un tableau de bord multifonctions qui permet de contrôler la vitesse actuelle, la charge résiduelle de la batterie ou encore la distance parcourue.

De jour comme de nuit, le compteur multifonctions constitue une aide précieuse

Simple et efficace, il se compose d'un écran à cristaux liquides rétro-éclairé en bleu, de 2 boutons de navigation pour les menus et de la gâchette d'accélération. L'autre atout high-tech de l'Egret One est son récupérateur d'énergie au freinage, qui recharge la batterie dans les phases de décélération et en descente. Pour l'actionner, il suffit de presser légèrement le levier de frein...

Le levier de frein est à 3 niveaux : récupérateur d'énergie, tambour et frein d'urgence

En anticipant les phases de décélération, le système permet de soulager le frein à tambour. Ce dernier n'est alors utile qu'en cas de freinage d'urgence, et ne s'use que très peu. C'est en définitive un bon moyen de réduire l'entretien de l'unique pièce d'usure de l'Egret One tout en gagnant en autonomie. Et de séduire les utilisateurs urbains, en quête de confort et de praticité.

Une trottinette taillée pour la ville

Dans le cadre de notre essai prolongé, nous avons utilisé l'Egret de 2 façons différentes. À allure réduite, nous avons circulé sur les voies piétonnes et trottoirs pour accéder à des boutiques… fait du « lèche-vitrine » en quelque sorte. La trottinette s'est particulièrement bien prêtée au jeu. Réactive mais discrète, elle est facile à caser dans un coin une fois rentré dans les commerces !

Dans les boutiques comme en terrasse d'un café, l'Egret One reste discrète

Nous l'avons cependant utilisée principalement comme un vélo, en empruntant les pistes cyclables, nombreuses dans la ville de Nantes. Équipés d'un casque, de gants et d'un blouson renforcé, nous avons effectué plus de 150 kilomètres dans ces conditions. Et là aussi, elle s'est révélée très plaisante à conduire : sa stabilité et ses performances sont réellement bluffantes.

Un casque et des gants sont recommandés pour circuler sur les pistes cyclables

En bonus, nous avons soumis l'Egret One à une session « street » pour tester sa résistance. Wheelings, sauts de trottoirs, circles, terrains accidentés… La bonne surprise, c'est qu'elle s'est avérée très « fun » pour la réalisation de figures, wheelings notamment. La mauvaise, c'est que nos sauts à répétition ont déconnecté 1 câble électrique, qu'il nous a fallu trouver puis rebrancher…

Un bilan enthousiasmant

Comme nous l'avons souligné, l'Egret One n'est pas sans concessions. Si le choix de roues en gomme offre des avantages, il induit des limites qui pourraient en refroidir certains. Pourtant, de notre point de vue et après avoir testé les principaux modèles du marché, il s'agit bel et bien de la trottinette électrique qui offre le meilleur compromis pour une utilisation quotidienne en ville.

Face à la concurrence, plus chère ou moins qualitative, l'Egret est sobre et compacte

Son esthétique soignée, sa portabilité, ses performances et ses accessoires de confort en font la nouvelle référence, qu'il sera bien difficile de détrôner avant quelques années. D'autant plus que son prix de vente, sous la barre des 1000€, la rend particulièrement accessible. Elle est en effet commercialisée à 959€ frais de ports compris chez le revendeur en ligne officiel : Alternative Bike.

Ce tarif permet enfin d'avoir une alternative aux modèles chinois bas-de-gamme qui inondent le marché français (de 350 à 800€) et aux modèles de qualité très coûteux (de 1600 à 4000€). Egret prévoit qui plus est de lancer une gamme d'accessoires en option : une housse de transport a d'ores et déjà été annoncée et un antivol sur-mesure sera commercialisé prochainement.

De mon côté, j'ai vraiment apprécié cet essai... du coup, l'Egret reste à la maison !

Si vous habitez Paris ou une grande ville de province, il y a fort à parier que vous aurez l'occasion de tomber sur une Egret au détour d'une rue. À moins que vous n'en croisiez une l'été prochain sur la côte Atlantique ou la Côte d'Azur, où la marque prévoit de développer un réseau de location. Bref, voilà un nouveau véhicule électrique dont vous risquez d'entendre parler très rapidement !